Marraine la bonne fée en droit belge

Marraine la bonne fée est un rôle récurrent dans les dessins animés. Après l'introduction de la princesse, de la marâtre et du prince, la voilà qui débarque. Son arrivée se fait toujours au bon moment et permet de sauver la belle princesse des griffes de sa belle-mère (mais pas avant hein, d'abord on laisse un peu la princesse en détresse, sinon c'est pas drôle). Mais avoir un parrain et une marraine, ça sert à quoi en droit, à part pour finir avec un prince? Spoiler alert : à rien. 

A l'origine, les parrains et marraines étaient désignés lors du baptême de l'enfant et au sein de la famille. Leur rôle, purement spirituel, consistait à s'assurer de la bonne éducation catholique du bambin (on ne voudrait pas qu'il dévie du bon chemin non plus). Au fil du temps, leur rôle a évolué : de plus en plus choisis parmi les amis et non plus la famille des parents, les parrains et marraines ont dorénavant un devoir moral d'accompagner l'enfant, de s'en occuper et d'être un confident. Et puis d'offrir des cadeaux et des étrennes aussi (quand même dites). 

Mais à part cela, être un parrain ou une marraine n'a aucune valeur juridique quelconque en droit belge. Les parrains et marraines n'ont ainsi aucun droit légal en tant que tel sur leur filleul ou filleule, et ne pourront rien obtenir devant la justice uniquement en brandissant ce titre (par exemple pour demander un droit de visite à l'enfant). De même, ils n'ont aucune obligation en tant que telle non plus à l'égard de leur filleul (ou filleule). 

En particulier, il existe une rumeur selon laquelle - en cas de décès impromptu des parents - les parrains et marraines doivent recueillir l'enfant et par-là même, se substituer aux parents disparus. Rien de plus faux en vérité. A moins qu'ils ne soient désignés tuteurs via un testament ou par un juge, les parrains et marraines ne pourront pas réclamer - ni ne seront contraints - de s'occuper de l'enfant uniquement parce qu'ils portent ce titre. 

En somme, Marraine la bonne fée de notre enfance a tout compris ; aucune obligation juridique, elle débarque au moment qu'elle a choisi, joue son rôle de match-maker et repart tout aussi vite. Après tout, sa filleule la princesse a un homme maintenant, plus besoin de s'occuper d'elle. L'indépendance des femmes, pas le fort de Walt Disney.