Il est de notoriété publique qu’en cas de naufrage, les femmes et les enfants ont la priorité sur les canots de sauvetage (il est aussi de notoriété qu’il serait courtois de temps en temps échanger sa place sur la porte en bois, mais ça c’est un autre débat). Cette idée est exprimée par l’adage bien connu ; ‘les femmes et les enfants d’abord’.
Lors d’une catastrophe, la panique et l’instinct de survie pourraient de façon compréhensible prendre le dessus. Et pourtant, l’humanité reprend les rênes lorsque les hommes prennent conscience qu’il leur faut d’abord sauver les plus faibles de la société
. Tels des chevaliers blancs, ils laisseront ainsi les femmes et les enfants se sauver en premier, quitte à se sacrifier et couler – le devoir accompli – avec le paquebot.
Nan on rigole.
En réalité, les hommes s’encourent tels des lapins, abandonnant femmes et enfants derrière eux. Et ce n’est pas nous qui le disons, mais une étude des Suédois Mikael Elindera et Oscar Erixson. Lors d’un naufrage, les femmes ont ainsi deux fois moins de chances de survie que les hommes. Les enfants, quant à eux, n’ont que 15% de chances de s’en sortir. Faites vos jeux.
Les deux seules exceptions notables à ce constat sont les naufrages du Lusitania et du Titanic. Et la raison de ce soudain rebond de chevalerie n’est dûe qu’au leadership et à la conscience du capitaine et de son équipage, qui ont imposé que l’on sauve en premier lieu les femmes et les enfants. Le film Titanic a ancré dans les esprits l’idée que l’expression « les femmes et les enfants d’abord » représente une coutume en mer (c’est-à-dire une loi non écrite). La boulette de James Cameron.
On vous rassure, le capitaine et son équipage ne sont pas en restes d’éthique professionnelle non plus. En règle générale, l’équipage s’en sort même mieux que les hommes. Les employés du mois. En outre, un capitaine sur deux seulement coule avec son bateau. Pourtant, si un capitaine n’est pas le dernier à quitter son navire en cas de naufrage, il peut s’exposer à de graves ennuis avec la justice. Par exemple, la loi française prévoit deux ans de prison pour tout capitaine qui quitterait son bateau alors qu’il s’y trouve encore âme qui vive. Eh bien oui, il pourrait avoir la décence de couler au milieu des poissons quand même.
Super intéressant ! On pourrait faire le lien avec le rôle du leader dans une organisation ainsi que la place des "croyances" (les femmes et les enfants d'abord). Tout un débat. Merci pour le partage et la réflexion.
RépondreSupprimerEn effet, il y a matière à discuter ! Merci beaucoup !
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