Une étoile à ton nom ?

L'an dernier, j'ai vu passer dans mon fil d'actualité Facebook une publicité qui proposait d'acheter une étoile et de la baptiser à son nom. Je me suis dit que c'était vachement chouette comme idée de cadeau. Puis j'ai regardé le prix et j'ai tout de suite trouvé ça moins chouette. Ensuite je me suis plongée dans mon cours de droit international et j'ai trouvé ça carrément illégal.

Au vu de sa propension à la curiosité, il n'est pas étonnant que déceler les mystères de son Univers ait toujours fait partie de l'agenda de l'humain. Jusqu'il n'y a pas si longtemps dans l'histoire de l'humanité, il ne lui était matériellement pas possible de se rendre dans l'espace. Cependant, dès que cela a été possible, on a retrouvé des petits bonshommes sur la Lune, des robots sur Mars, des satellites à n'en plus finir et même une Station Spatiale Internationale. 

Au cours des années 60', la conquête spatiale a pris une telle ampleur que la quasi-totalité des pays du monde a décidé d'adopter un Traité afin d'y poser des règles. Dans l'espoir que l'exploration spatiale se déroule au mieux est ainsi né en 1967 le "Traité sur les principes régissant les activités des Etats en matière d'exploration et d'utilisation de l'espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes". De son petit surnom, le "Traité de l'espace". 

Le deuxième article de ce Traité dispose que "l'espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes, ne peut faire l'objet d'appropriation nationale par proclamation de souveraineté, ni par voie d'utilisation ou d'occupation, ni par aucun autre moyen". Pour faire simple, nul ne peut proclamer que tout l'espace, une partie de celui-ci ou un de ses objets lui appartient. 

Un tel principe semble rentrer en contradiction directe avec l'achat d'une étoile afin d'y donner son nom et établir un titre de propriété dessus. 

"Ton père a acheté toutes les étoiles du ciel pour les mettre dans tes yeux". Sur Tinder, pourquoi pas. En droit international, permettez-moi d'en douter. 

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