Pourtant, il ne m'est jamais venu à l'esprit de m'échapper de mon coin quand plus personne ne se trouvait dans la pièce, de m'évader au plus vite pour rejoindre ma soeur dans notre cachette sous l'escalier. Le coin était ma prison. Incarcérée et attendant sagement la fin de ma sentence, je songeais à ma prochaine bêtise. Et pourtant, si j'avais étudié le droit plus tôt, je ne me serais pas privée de m'évader de ma prison personnalisée dès que j'en avais l'occasion.
Ainsi, je m'échapperai de mon coin et, sitôt rattrapée par mes parents, ceux-ci m'annonceront : "Tu passeras deux fois plus de temps au coin pour en être partie". Coup dur.
Sauf qu'ayant étudié la loi, cette fois je ne me laisserai pas faire et je sortirai mon plus beau plaidoyer : "Papa, maman, l'humain aspire de façon inhérente à la liberté de ses mouvements. Mettre quelqu'un en prison semble contre-nature. La loi belge reconnait cet état de fait en ne punissant pas l'évasion ou sa tentative. Vous ne pouvez me punir davantage que si je commets un autre crime en m'évadant - tel que blesser un garde ou voler une clef - ce que je n'ai pas fait".Bouches bées en apprenant que l'évasion en tant que telle n'est pas punie par la loi, mes parents me reconduiront au coin et je terminerai ma peine de prison comme si je ne m'en étais jamais évadée.
Non je rigole, je me ferai enguirlander et j'y passerai tout l'après-midi. A la maison, la loi belge ne s'applique pas apparemment.
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